dimanche 4 décembre 2016

Mission accomplie

 De Gilbert & Marie-Marthe

Nous avons passé les trois derniers jours de notre mission à l'école de Besely. Les travaux avancent : Naina, le jardinier a commencé les repiquages après les semis, la grosse pluie du 1er décembre (plus de 50 mm) a fait du bien à la terre et rafraîchi l'atmosphère. Les arbres plantés en octobre et arrosés par les élèves sont sûrs de s'enraciner désormais. Les constructions pour les bénévoles, les enseignants, le gardien et d'autres personnels seront couvertes avant l'arrivée de la saison des pluies (à partir de janvier). La nature a vite repris de la couleur et cela fait plaisir aux yeux après le mauvais souvenir des feux de brousse.
Didier est venu se joindre à nous pour les visites dans les classes et les derniers conseils. Il viendra régulièrement, chaque semaine, se rendre compte des travaux des élèves et des maîtres. C'est lui désormais le responsable du volet éducation. Il organisera des stages de perfectionnement en français langue étrangère (FLE) pendant les vacances scolaires pour l'ensemble des maîtres sous contrat EDM. Nous resterons en contact via internet pour les aspects pédagogiques et les questions en suspens. Une mission bien remplie par de belles rencontres, parfois surprenantes et la mise en perspective de collaborer avec des responsables compétents. 
Un grand merci à toute l'équipe locale pour les moments  partagés ici à Mangarivotra et dans les écoles de brousse, à Monique et Alain pour le mois passé ensemble à Majunga et la tenue du blog et enfin à Charles qui a osé nous confier cette mission délicate.

Misaotro betsaka !

Veloma




Ce n'est qu'un au revoir,
Monique et Alain


mercredi 30 novembre 2016

Semaine de la Francophonie



Salama e tompoko!

L'état malgache a octroyé une semaine de congé aux écoles EPP, collèges et lycées publiques. Seules les écoles privées confessionnelles ou à but lucratif ont fonctionné. Nous avons donc passé une partie de la semaine à accompagner Sandra (maternelle) et Monette (CE) qui sont salariées EDM (Ecole de Besely) pour préparer leur classe ou perfectionner leur français. Les autres maîtres à statut EPP ont eu trois journées de formation avec le personnel CISCO.
Nous avons aussi préparé des frises d'alphabet, des suites numériques et couvert des livres (encore) pour les classes de CP et de GS... Le bricolage pédagogique ne s'arrête jamais.
Nous en avons profité pour jeter un œil à l'Alliance française qui a programmé quelques animations pendant cette semaine exceptionnelle pour le pays, même si tout se passe à Tana et à Antsirabe et qu'on a le sentiment que les acteurs locaux, les associations, les ONGs qui œuvrent pour la langue ou la culture française sont bien ignorés des délégations qui se pavanent dans la capitale ! Le président Gassot s'est d'ailleurs permis d'interpeler par mails l'ambassadeur de France et des responsables de l'OIF. 
Mais je suppose que les médias internationaux ont traité le sujet en Europe. Ici RFI et TV5 Monde ont bien couvert l'événement. On aimerait bien plus de retombées économiques, touristiques et davantage de reconnaissance internationale pour ce pays classé dans les 5 plus pauvres de la planète.

Bonne semaine à tous.

Veloma 


Eh oui, la presse a parlé un peu plus de Madagascar dans le cadre de la francophonie, mais toujours en termes de  "surexploitation", "trafic des  ressources", "acheté 0.8€ le kilo au paysan, revendu 200 € en Europe", ....
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jeudi 24 novembre 2016

Nos amis Marie-Marthe et Gilbert continuent à nous donner des nouvelles :


Cette 3ème semaine de novembre a commencé dimanche soir par les adieux à nos amis Serge et Albane, avant leur départ pour Tana. Coucher de soleil au Sunset Bar, cela va de soi ! Comme tout le monde, nous avons eu droit à la super lune de lundi, mais au-dessus du jujubier de Besely, c'est autre chose !
Voici 40 ans, avec Monique et Alain, nous étions ensemble à Madagascar !

Entre deux visites de classes à Firaisana pour retrouver Larissa et Asoava,



 La semaine s'est achevée ce dimanche 20 dans le parc des Sœurs des Sacrés-cœurs à Amborovy. Un véritable Eden que les Vendéens de passage reconnaîtront. Sœur Alexise et Sœur Guy nous ont fait découvrir les mangues fesses. Les reconnaîtrez-vous ? Sœur Clairine nous a fait visiter la ferme, le verger, la rizière et le dernier petit veau né hier.
Cela fait plus de 60 ans que les sœurs bichonnent cet endroit magnifique.
 
 Un petit film du déplacement du caméléon


Avec le sommet de la francophonie à Tana, les Ecoles Publiques sont en congés jusqu'au 27, ce qui signifie stage pour nous avec les volontaires non fonctionnaires à Écoles Du Monde Majunga.

lundi 21 novembre 2016

Les vicissitudes de la langue française à Madagascar



Ostracisée après le coup d’État de 2009, l’île a réintégré le giron de l’Organisation internationale de la francophonie et accueille aujourd’hui son XVIe sommet.

La langue française a connu bien des vicissitudes sur l’île. Les enseignants du primaire doivent faire cours dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas.




Antananarivo

« Le français n’est pas seulement une langue étrangère, c’est une langue étrange ! » Liliane Ramarosoa, professeur de littérature française à l’université de Tananarive, résume le sentiment des Malgaches à l’égard de la langue de Molière, pas seulement en raison du rapport tumultueux avec le parler de l’ancien colon. Le français a certes pleinement droit de cité, dans la presse, dans la rue et à la télévision. Cette semaine, il est même fortement remis en selle. Après avoir été suspendue de l’Organisation internationale de la francophonie à la suite du coup d’État de 2009, Madagascar en accueille le XVIe sommet jusqu’au 27 novembre.
« Les habitants vivent dans un bain linguistique francophone quotidien, confirme la sociolinguiste Dominique Tiana Razafindra­tsimba. Pourtant, il y a une grande appréhension à le parler, car les gens en ont essentiellement une connaissance livresque. » Les bilingues ne représentent qu’une petite minorité de la population et une caste privilégiée.
Héritage des volte-face de la politique linguistique, d’une vingtaine d’années de « malgachisation » mal menée de l’enseignement, de la préférence pour l’anglais du temps de l’ancien président Ravalomanana (2006-2009), le français a connu bien des vicissitudes sur les bancs des écoles. Et aujourd’hui encore, les élèves l’apprennent comme une langue morte.
Madagascar a ainsi développé un étrange bilinguisme : le malgache à l’oral, le français dans les manuels et pour l’écrit. C’est que les enseignants sont censés être bilingues – le français, langue co-officielle à côté du malgache, est langue d’enseignement dès la troisième année de l’école primaire – mais n’en ont eux-mêmes que des connaissances rudimentaires.
« On veut apprendre le français ! réclame Saraha. Les manuels sont trop compliqués avec toutes ces phrases que nous ne comprenons pas. Je passe mon temps à regarder les mots dans le dictionnaire », s’indigne la jeune enseignante de 27 ans. À 19 ans, fraîchement bachelière, Saraha avait été choisie par les familles de son quartier pour faire office d’institutrice, comme des dizaines de milliers de ces enseignants dits « communautaires » qui n’ont pour la plupart d’entre eux qu’un niveau BEPC, recrutés et chichement payés par les habitants à Madagascar, l’État n’ayant pu pourvoir à ces emplois.
Aujourd’hui, comme 30 000 enseignants communautaires en cours de titularisation, âgés de 20 à 45 ans, elle suit un concentré de six semaines de formation pour apprendre sur le tard à devenir enseignante et progresser en français à l’Institut national de formation pédagogique (INFP), grâce au soutien de l’Agence universitaire de la francophonie et du partenariat mondial pour l’éducation de la Banque mondiale.
Ils sont, comme elle, quatre-vingts élèves enseignants sagement assis sur d’anciens bancs d’école à se partager un manuel en français posé sur le pupitre et à écouter dans un silence d’or, George Anianojolo. Le formateur leur explique en malgache les vertus de la récitation pour « la mémorisation, le pouvoir créateur, le goût du beau » et porté dans son emphase se met à chanter Alouette, gentille alouette.
« Le français est une nécessité. C’est ce qui nous permet, à nous les insulaires, de communiquer avec l’extérieur », fait valoir l’universitaire Josoa Ramaonjisoa. C’est aussi l’indispensable laisser-passer pour obtenir un emploi. « Il y a une soif d’éducation plurilingue malgache-français, confirme Vololona Randriamarotsimba, maître de conférences à l’École normale supérieure. Les parents font pression pour l’apprentissage du français. » Saraha se promet, elle, que son enfant n’aura pas le handicap de la langue et consent des sacrifices financiers pour qu’il suive dès ses 3 ans des cours à l’alliance française.

Marie Verdier 

Article de "LA CROIX" du 22/11/2016

dimanche 13 novembre 2016

Les Litchis nouveaux sont arrivés


Ils sont bien roses et goûteux à souhait malgré leur journée de transport, les nouveaux litchis, arrivés le 11 novembre à Majunga, 15 jours avant la date officielle ! Ici, tout est possible


ALBANE ET SERGE

Les amis de Monique et Alain sont arrivés - du Jura - avec leurs livres, leurs puzzles et jeux pour les maternelles. Un grand merci à eux.
Nous étions ensembles en coopération à Tananarive en 1976/77, et depuis Albane et Serge agissent aussi pour ce beau pays.


MAETSADAVA
C’est le village (EDM) le plus proche de la RN4 parmi les villages de la zone terre. Environ 20 minutes de piste encore praticable hors saison cyclonique. 
Nous sommes accueillis par Ingrid en congé maternité avec son bébé sur les bras. De temps à autre, elle jette un coup d'œil sur sa classe qui n'a pas de remplaçant. Un autre maître est parti faire le point pour son enregistrement professionnel….
Tous les enfants sont pris en charge dans plusieurs classes par le seul maître qui reste présent. 
Conditions vraiment rudes pour ces enseignants EPP comme on dit : "Ecole Primaire Publique". Nous ne pourrons pas passer du temps dans chaque classe, mais seulement écouter les doléances des uns et des autres. Célestin beau-père d'Ingrid, ancien directeur et désormais à la retraite fait l'état des lieux et de la dégradation de l'éducation avec Marie-Marthe.






MANARENZA
Le mercredi 9. On s'attendait à faire le tour des classes. Un maître venait d'être muté dans une autre école par la CISCO équivalent de l'Inspection académique en France pour le primaire. Tous les élèves sont répartis dans les classes, mais il n'est plus possible de faire cours. Nous découvrons les différents statuts de la fonction publique :  les fonctionnaires payés par l'état, les maîtres FRAM, payés par une association de parents, les contractuels CISCO (contrats à l'année : par ex, l'enseignante de maternelle reçoit un sac de riz (décortiqué), un sac de vary (complet) et 2 billets de 10 000 Ariary par mois (6 €) !!! De quoi vous donner envie d'aller bosser en brousse séparé de votre famille pendant trois mois !

MANGATOKA
Aujourd'hui, 12 novembre l'équipe de maintenance est partie pour remplacer le panneau solaire volé. L'école devrait retrouver eau et électricité. C'est l'école qui fonctionne le mieux actuellement. Nous avons pris deux pique-niques ensemble. C'était vraiment sympa !
Les kiosques de l'école ont été détruits par un cyclone, les toits de tôles et de safrana laissent passer la pluie (pour l'instant, deux pluies seulement). Nous découvrons le bureau du directeur quasiment à ciel ouvert et les dictionnaires en train de sécher dans la cour ! Nous transmettons les doléances à l'équipe EDM.
Normalement c'est l'état malgache qui doit désormais prendre en charge la maintenance des écoles. 
Vous devinez qui supplée !
Sinon tout va bien,  nous pouvons parler à cœur ouvert avec les enseignants .... et les litchis sont là !




ECOLE EPP FIRAISANA
Avec l'argent de la vente des tôles changées sur le toit, le FRAM (Asso de parents) a pu faire toutes les peintures des autres bâtiments....Chouette décision!


LA FRANCOPHONIE

Ce XVIe Sommet se tiendra donc à TANANARIVE les 26 et 27 novembre 2016 autour du thème : « croissance partagée et développement responsable : les conditions de la stabilité du monde et de l’espace francophone ».
Quel programme !

Le ministère de l’Éducation nationale a accordé une semaine de congé à cette occasion. (avec une rentrée au 04 oct., il n’y a pas eu de congés à la Toussaint).

BIEN TRISTE ANNIVERSAIRE

Le 13 novembre 2015, Véronique de Bourgies disparaissait brutalement dans les attentats de Paris. Elle avait créée Zazakely Sambatra. L’histoire de cette association débute il y a 15 ans, lorsque sa fondatrice se rend à Madagascar pour adopter ses deux enfants : Mélissa et Diego. Frappée par la misère et les conditions de vie des orphelins, elle décide de venir en aide aux populations malgaches en créant l'association Zazakely Sambatra, deux mots qui signifient « enfants heureux ». L’association opère sur la commune de Alakamisy-Fenorivo, à 20 km de Tananarive. Son mari ("Vous n'aurez pas ma haine") a repris en main l’association, et ira encore plus loin dans son développement. 
http://www.zazakelysambatra.asso.fr/#notre-vision

VOUS
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